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Burayu

Suivi 2020 des parrainages de Burrayou – JF Gillet

Chères marraines et chers parrains

Novembre 2020, une année depuis le dernier bulletin et quelle année ! Qui aurait pu prévoir cette pandémie moderne ? Elle sème dans le monde entier le chaos et l’Éthiopie n’est pas épargnée même si en apparence, elle n’est pas parmi les pays les plus touchés. Le gouvernement éthiopien a pris les choses en mains très tôt et avec beaucoup de pragmatisme, très tôt il fallait être testé à la sortie des avions d’Ethiopian Airlines. A Burayu, le staff a réagi très vite également, les enfants de l’orphelinat n’ont plus de contact avec les plus grands et le port du masque est de rigueur. Les personnels à risque sont confinés chez eux. Nous avons trouvé des affiches en amharique destinées aux migrants en France pour expliquer aux enfants les gestes à adopter face au virus. Nous avons également mis les couturières de la coopérative au travail pour produire nos propres masques. L’association Enfance et Vie nous a débloqué très vite un budget exceptionnel de 3000€ qui a servi de dotation pour l’achat de masques chirurgicaux, savon, eau de javel et gel hydroalcoolique.

Les bonnes pratiques anti covid en amharique

Par chance, l’Ethiopie est devenue grâce à la présence des grandes agences internationales sur son sol, à son aéroport de Bole et à Ethiopian Airlines le hub de distribution pour toute l’Afrique des produits de lutte contre la covid. Le président de l’Office mondial pour la santé est d’ailleurs éthiopien.

Ethiopian Airlines a d’ailleurs transformé plusieurs de ses avions de ligne pour transporter ces produits sanitaires de Chine vers les pays d’Afrique subsaharienne. Cette compagnie s’en sort d’ailleurs mieux que beaucoup d’autres et c’est bon pour l’Ethiopie qui a grandement besoin de devises étrangères. Une usine de fabrication de tests PCR est en construction dans la banlieue d’Addis Abeba, en collaboration avec une entreprise chinoise bien sûr !

Les bonnes pratiques anti covid en amharique

Parmi les actions que nous avons pu mener cette année, il y a eu le remplacement d’une grande partie des matelas et des draps et couvertures des jeunes placés en famille d’accueil, grâce à l’aide de membres d’Enfance et Partage haute Picardie qui ont pu se rendre en Éthiopie en janvier.

Depuis mars, les plus petits ne sont plus sortis de l’orphelinat sans contact avec les plus grands. Le staff du centre les occupe depuis avec des jeux et des activités de type centre aéré, ils les font également jardiner et participer aux travaux d’entretien du centre. Ils en ont profité pour replanter de nombreux arbres.

Les plus grands se retrouvent au centre pour des activités sportives et scolaires. Les plus grands aident les plus jeunes.

La scolarité est en stand-by depuis le mois de mars et les enfants ont suivi les cours tant bien que mal grâce à la télévision et la radio qui se sont faites le relais de l’éducation nationale éthiopienne. Quand on sait l’importance de l’école pour les enfants de l’orphelinat, c’est une vraie catastrophe pour eux et aussi pour nous. Une partie de ces enfants va rester à notre charge une année de plus pour arriver au niveau d’étude requis pour trouver un travail. La rentrée scolaire était prévue début novembre par demi-journée et tous les jeunes étaient déjà inscrits. Beaucoup d’écoles ont été utilisées pour loger et isoler des malades du Covid et elles doivent être désinfectées avant la rentrée. Compte tenu des événements militaires dans le nord du pays la rentrée est de nouveau retardée.

En effet, l’Éthiopie est encore politiquement sous tension. Il y a encore eu cette année des incidents graves sur fond de rancœurs ethniques. Les élections n’ont pu avoir lieu pour cause de Covid et la tension monte. Le premier ministre, Abyi Ahmed a dû adopter une attitude plus martiale, ses avancées en matière de démocratie n’ont pas convaincu tous les éthiopiens et beaucoup ne lui font pas confiance. Début novembre, des opposants Tigréens ont attaqué l’armée régulière dans le nord du pays et la situation est très sérieuse. Des populations pauvres sont de nouveau jetées sur les routes de l’exil vers le Soudan voisin. Les tensions sont également au plus haut avec l’Égypte au sujet du remplissage du barrage du grand DAM qui priverait ainsi l’Égypte d’une partie du débit du Nil.

Dans l’est du pays des grandes migrations de criquet pèlerin ont dévasté les cultures des populations qui ont dû être secourues par les ONG internationales.

La monnaie éthiopienne a continué sa chute libre, un euro s’échangeait la semaine dernière contre 43 birrs. Nous en avons donc profité et nous avons pu assumer le budget de fonctionnement du centre normalement.

Nous sommes beaucoup plus inquiets pour l’année prochaine car les entreprises françaises qui nous financent ne seront pas en situation de maintenir leurs dons. Toutes les associations qui financent les Enfants du Toukoul auront été gênées voir bloquées dans leur collectes de fonds et les financements vont manquer. Une chose à la fois, sortons déjà de cette pandémie et nous verrons pour la suite.

Quelques chiffres pour vous donner l’ampleur du projet que vous aidez :

Au total 235 enfants (148 garçons et 87 filles)

Dans l’orphelinat : 95 enfants de plus de huit ans dont 10 enfants à particularités (4 malentendants, 4 ayant un retard de développement intellectuel, un handicapé physique et une handicapée mentale). 9 d’entre eux sont scolarisés dans des institutions spécialisées. 29 enfants sont séropositifs.

A l’extérieur de l’orphelinat : 140 enfants dont 68 en familles d’accueil, 35 dans des maisons louées au plus près des écoles, 27 jeunes séropositifs dans les sept maisons louées à Burayu et 12 placés avec leur famille proche à proximité du centre.

Cette année si particulière, seulement 6 jeunes sont sortis de la structure avec un emploi en poche et 18 sont en recherche d’emploi dans un contexte très défavorable.

Le budget mensuel du centre est inchangé à 35000€

Comme à chaque fois, je vous renouvelle nos remerciements pour votre présence à nos côtés. Alors que nous vivons en France cette grande migration venue d’Afrique, notre action en Éthiopie pour que tous ces jeunes y trouvent leur place a encore plus de sens.

classe du lycée Français d’Addis Abeba

Si vous êtes satisfaits de notre travail en Éthiopie, aidez-nous en nous recommandant à vos amis. Devenez ambassadeur des Amis du Toukoul en trouvant de nouveaux parrains pour nous.

Je vous souhaite une agréable lecture, amicalement,

Jean François GILLET

A l’occasion de la journée Martin luther King au Lycée Guebre Mariam (le lycée français d’Addis Abeba) et sous l’impulsion d’une de ses professeurs Justine Richet et de l’administration du lycée, deux classes de 3ème ont organisé une collecte de chaussures et une vente de gâteaux au profit de l’orphelinat de Burayu.

Elles ont récolté 100 paires de chaussures, et 24 000 birrs (la monnaie éthiopienne, ce qui équivaut à 700 euros !).

Nous espérons que cela marquera le début d’un beau partenariat, entre cette école très réputée d’Addis Abeba, et l’orphelinat de Burayu.

Encore un exemple du travail remarquable de notre kinésithérapeute Ato Tadele, Fraol qui était cantonnée à stationner sur une chaise est maintenant sur ses jambes.

Grâce à une famille des Enfants avant Tout qui vient de se rendre en Éthiopie en octobre, nous avons pu fournir au praticien une lampe infrarouge portable.

Nathan (au centre de la photo) qui est tellement myope qu’il était impossible de lui faire faire des lunettes correctrices en Éthiopie. Elles ont été réalisées gratuitement par un opticien maubeugeois.

A droite Tamiru le directeur de SOSEE et à gauche Patrice des EAT, livreur international de lunettes.

Cette année, j’ai souhaité vous présenter des jeunes adultes aux parcours variés plutôt que de jeunes enfants. C’est pour illustrer la diversité des jeunes qui sont pris en charge pas SOSEE. Tous ces jeunes sont logés dans des familles d’accueil à proximité de l’orphelinat sauf ceux qui ont le sida et qui sont logés dans des maisons louées à cet effet. Souvent la maladie les fragilise et leur scolarité en pâtit, ils vivent dans l’anxiété concernant leur santé et leur avenir. La plupart du temps, ils sont sous trithérapie, dépendants du centre pour la prise régulière des médicaments et les repas améliorés.

Un de nos jeunes est très malade, sa santé s’est très vite dégradée depuis sa contamination l’année dernière par une jeune fille du centre elle aussi HIV. Il est aujourd’hui à l’hôpital à Addis Abeba, son état est critique et suscite beaucoup d’inquiétudes.

Tous devront nous quitter à l’issue de leurs études ou formations quand ils auront trouvé un emploi. Nous aurons alors réussi notre pari de les emmener le plus loin possible suivant nos moyens et surtout les moyens que vous nous donnez au travers de vos parrainages et dons. Encore merci pour eux.

Ephrem Gizachew âgé de vingt ans en grade 10, c’est un élève moyen qui aime surtout le football et écouter de la musique. Il souhaite devenir manager mais ne sais pas de quoi. Il a un peu de mal à communiquer avec les plus âgés, il délaisse régulièrement l’école pour diverses raisons mais participe activement aux activités d’entretien proposées par le staff du centre.

Filimon Hiluf agé de vingt ans. C’est un excellent élève en étude d’informatique. Il aime tout ce qui touche au cinéma et produit de petits courts métrages à l’aide de son téléphone. Aimé de tous, il est très sociable et discipliné. Très bon footballeur, il jouait avant le covid dans l’équipe B des Buna sport club. Il veut être réalisateur de films plus tard.

Konjit Tseghaye, 18 ans et toujours le sourire. Konjit étudie le tourisme et veux plus tard travailler dans une agence de voyage. Elle aime regarder le championnat anglais de football à la télé, écouter de la musique et prier. Elle est très sociable et révise ses cours à la maison.

Mekuria Mohammed est âgé de 19 ans. C’est un élève moyen en grade 9. il vit en maison louée. C’est un jeune sociable et discipliné qui voudrait être manager d’hôtel plus tard. Son loisir est de regarder des films et de jouer au football.

Meskerem Afework Burayu

Meskerem Afework est âgée de 17 ans et est déjà en grade 11. C’est une excellente élève qui aime écrire des poèmes. Elle voudrait être chimiste ou architecte plus tard. Très sociable et respectueuse avec les adultes elle vit en famille d’accueil.

Roza Dawit a 17 ans. C’est une élève moyenne en grade 10 qui aime la lecture et veut plus tard travailler dans le marketing. Sa matière préférée est l’étude des mathématiques. Son sida fait qu’elle est logée avec deux autres jeunes filles dans une petite maison louée près du centre .

Samuel Getachew a 19 ans. C’est un jeune très sociable et communicatif avec tous. Il étudie le marketing mais manque de sérieux et délaisse l’école. Placé en famille d’accueil, il voudrait être footballeur plus tard, comme tant d’autres.

Samuel Mekonnen a 19 ans. C’est un jeune très sociable et souriant. Bon élève en grade 11, il aime l’histoire et la géographie. Placé en famille d’accueil, il apprend régulièrement ses leçons seul à la maison. Il voudrait être cameraman plus tard.

Quelques informations sur le système scolaire Éthiopien

La scolarité est gratuite (à l’exception des frais d’inscription) et revêt pour tous les Éthiopiens une importance capitale. L’éducation est un souci de tous les jours et beaucoup d’adultes vont au cours du soir, même quand ils ont un bon travail. Le diplôme est un facteur d’ascension sociale.

La scolarité est obligatoire même si c’est difficile pour certains enfants Éthiopiens d’y avoir accès.

La scolarité débute à 6-7 ans au grade 1. Pour entrer en classe les enfants doivent connaitre au préalable les 84 signes de l’alphabet Éthiopien. La langue officielle d’enseignement est l’amharique.

École primaire

L’École primaire de décompose en en deux grades:

Du grade 1 au 4 (équivalent au CP-CM1)

Les enfants sont à peu près 50 à 60 par classe pour deux instituteurs qui se partagent l’enseignement de toutes les matières.

Du grade 5 à 8 (équivalent au CM2-4e)

Les matières sont enseignées par des professeurs selon leur spécialisation: Amharique, Math, Anglais, Géographie, Histoire, Éducation Civique, Physique Chimie, Biologie,et Sport.

L’école a mis en place une évaluation bi annuelle pendant ces 4 années. L’élève doit obtenir la moyenne pour le passage au grade supérieur. Le grade 8 est sanctionné par un examen national permettant l’accès à l’école secondaire (l’équivalent de notre brevet des collèges).

École secondaire:

Une faible proportion des élèves poursuit au secondaire.

Du grade 9 à 10 (équivalent à 3e-2e)

De nombreuses matières sont enseignées pendant ces deux années. A l’issue de celles-ci un examen permettra de sélectionner à nouveau les meilleurs élèves.

Les meilleurs rejoindront le grade 11 et 12

Qui sont des années préparatoires à l’entrée en université. Les autres arrêteront leur scolarité ou débuteront des formations professionnelles manuelles et techniques (vocationnel training) dans des écoles appelées collèges (comme en Angleterre). Les cours en grade 11 et 12 sont uniquement en Anglais, ce qui explique le bon niveau des étudiants dans cette langue.

A la campagne, beaucoup d’enfants et tout particulièrement les filles ne sont pas scolarisées. Ils (elles) restent à la maison pour aider leurs parents aux tâches ménagères, ou conduisent le bétail aux pâturages. Les capacités d’accueil sont insuffisantes, l’éloignement des établissements est un autre obstacle à la solarisation. Mais l’Éthiopie fait beaucoup d’efforts pour corriger cet état de fait.

A Addis Abeba, pour inciter les parents pauvres à mettre les enfants à l’école, la municipalité offre deux repas par jour à ces enfants ainsi que les fournitures scolaires.

En ville, tous les enfants habitent à proximité de l’ école. Ils viennent à l’école à pied. A la campagne, ils parcourent parfois 20 kilomètres aller-retour pour ce faire. A voir le film « Endurance » qui raconte la vie du coureur Haile Gebre Selassié.

Les enfants portent tous un uniforme, celui-ci peut varier d’une école à une autre. Cet uniforme est payant et c’est souvent un obstacle à la scolarisation des enfants les plus pauvres.

Dans certaines écoles, les enfants assistent en rang, chaque matin, à la levée du drapeau et chaque fin de journée à la descente du drapeau. Les Éthiopiens accordent une grande importance au drapeau et à ses couleurs; il symbolise entre autre, indépendance et liberté.

Le pays met beaucoup de moyens dans la construction de nouvelles universités dans toutes les grandes villes du pays. Les jeunes gens sont envoyés aux quatre coins du pays pour assurer un brassage ethnique. Pour ceux qui accèdent à l’université, après une sélection sévère, l’avenir est assuré.

Les amis du Toukoul:

Siège social des Amis du Toukoul

927 rue d’Armentières

59280 BOIS-GRENIER (Nord)

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